Comment prendre confiance en soi ?
C’est en s’attachant à quelqu’un qui l’accueille inconditionnellement que l’enfant pose les bases de la confiance en soi et en l’autre. C’est grâce à cela, qu’il va trouver un moyen de s’appuyer sur les personnes de son environnement pour grandir et s’élancer dans la vie. Voyons au travers de l’anecdote qui va suivre, comment prendre confiance en soi.
Anecdote
Lorsque Louise vient nous voir, elle est épuisée. A peine rentrée, elle éclate en sanglots : « J’en peux plus, je ne sais plus que faire, je suis perdue,… Je lui donne tout et pourtant il continue de pleurer… » Son fils, Rémy, a 2 mois ; il ne peut s’endormir que dans les bras et se réveille plusieurs fois par nuit.
Louise a toujours eu peur de la dépendance de son enfant. Aussi elle a cherché dès le 2ème mois à le détacher d’elle en le faisant dormir dans une chambre à part entre autre.
Favoriser l’attachement pour permettre la confiance
Qu’est-ce qui permet à l’enfant de se détacher (car, dans l’idéal, c’est lui qui se détache)? C’est la confiance : confiance en soi et confiance en l’autre.
Comment acquière-t-il cette confiance ?
Il peut l’acquérir à tout âge même si elle se construit idéalement dans les premiers mois de vie, voire même pendant la vie intra-utérine et au moment de l’accouchement.
Lorsqu’il naît, le bébé Petit d’Homme est prématuré. Il est nécessaire que quelqu’un prenne soin de lui pour assurer sa survie sinon il meurt. Son principal besoin est la reconnaissance.
Lorsqu’il ressent un besoin, il l’exprime avec son corps, avec des sons, des mimiques. Si les signaux ne sont pas entendus, il augmente le volume. Plus on répond tard à son signal plus il apprend qu’il faut monter le volume pour être entendu ou reconnu mais il cultive aussi le stress de ne pas l’être. Donc plus la maman est à proximité de son enfant et plus elle va l’entendre tôt. Elle peut alors s’autoriser à répondre dès les premiers signaux. Ainsi, le bébé va avoir confiance en lui dans sa capacité à se faire comprendre et confiance en sa mère dans la capacité qu’elle a à l’entendre et à reconnaître son besoin.
Il pose la base sur laquelle il va pouvoir grandir. La confiance lui permet d’abandonner sa survie à quelqu’un et de se concentrer sur son développement personnel. En grandissant il va pouvoir progressivement prendre en charge ses besoins rendant inutile la présence de l’autre à cet endroit.
S’il n’a pas confiance, la peur l’empêche de s’abandonner ; il n’a de cesse de trouver cette personne de confiance : son énergie n’est pas disponible à sa propre croissance. Il va chercher des signes de reconnaissance même si ceux-là sont dans la violence verbale ou physique car c’est mieux que rien.
Quel que soit son âge, s’il n’a pas été comblé dans l’amour inconditionnel des premiers mois de vie, il n’a de cesse de le trouver. Il n’est jamais trop tard pour le lui apporter même si on a l’impression pour cela de ne pas coller à nos principes éducatifs.
Dans notre société, nous avons tellement peur de la dépendance des enfants, que nous refusons d’aller dans la fusion. Or la fusion est indispensable à l’envol de l’enfant, du moment qu’elle est dans l’amour inconditionnel : il vient faire le plein de carburant. L’enfant, repu, se détache sans problème… En revanche est-ce que la mère est prête à le laisser s’envoler ? C’est une autre question.
Les 4 phases de la croissance d’un enfant
Pour ceux qui souhaitent pousser plus loin cette réflexion, nous avons détaillé ce processus d’attachements-détachements successifs dans les 4 phases de la croissance de l’enfant dans un article intitulé « de la nécessité de s’attacher pour grandir » dans la revue Grandir Autrement.
Outils pratiques
Que pouvons-nous conseiller à Louise ?
Permettre à l’enfant de s’attacher sans limite
- Lâcher tout ce qui est à l’extérieur : les premiers mois de sa vie, l’enfant à besoin de sentir la présence illimitée de sa mère à ses côtés semblable à celle qu’il avait durant la gestation. Cela demande deux choses :
- Que vous vous organisiez en demandant de l’aide pour pouvoir lâcher toute l’intendance et vous laisser prendre en charge
- De vous laisser aller sans résistance à être à côté de votre bébé et à n’être là que pour lui. Vous vivez alors à son rythme sans chercher à faire quoi que ce soit. Vous êtes disposée à accueillir toute l’énergie qu’il vous apporte un peu comme dans le film la Belle Verte.
- Mettre de côté tout vos principes éducatifs : le temps n’est pas à l’éducation. Vous ne savez pas de quoi cet enfant à besoin, ni ce qu’il attend de vous. Il va vous l’apprendre au fil du temps. Mais pour cela, il faut que vous preniez le temps de décrypter son langage (et pas seulement ses pleurs) et de le laisser vous dire ce qu’il attend de vous.
- Offrir votre temps et votre cœur sans limite : à cette époque de sa vie, il peut avoir besoin de toute votre présence. Si vous n’êtes pas disposée à être toute à lui et disponible, il réclamera ces espaces que vous n’ouvrez pas. Plus vous résisterez, plus vous aurez l’impression qu’il vous les arrache. Plus vous les lui offrez, plus il vous laissera tranquille car il aura confiance dans votre capacité à lui donner ce dont il a besoin.
- Rassurer vos peurs : peurs de ne pas savoir comment répondre, peur de ne pas comprendre, peur d’être une mauvaise mère… La réponse n’a pas beaucoup d’importance pour lui. Il vous aime inconditionnellement et ne vous juge pas même si vous êtes maladroite, même si vous lui proposer à manger alors qu’il a sommeil … Ce qui compte pour lui c’est votre authenticité. Vous pouvez même lui dire : « tu sais, là je suis perdue, j’ai besoin que tu m’explique davantage »
- Observer : ses mimiques, le mouvement de ses mains, ouvrez vos perceptions pour capter son langage et apprenez à dialoguer ainsi
- Accueillir de ne pas savoir : peut-être qu’il a juste besoin d’être dans vos bras pour pouvoir résoudre son problème. Vous pouvez alors vous mettre au point zéro et le rassurer tout en lui faisant confiance sur ses capacités à trouver sa propre solution (par rapport à un mal de ventre par exemple).
Même si votre enfant est plus âgé (même un adolescent), vous pourrez revenir à chacun de ces points.
Pour finir abordons une fable pour illustrer ce qui a été abordé.
Fable – Dame Ouistiti et le Koala
Une mère Ouistiti semblait désemparée
Elle s’était égarée bien loin de sa contrée
Et avait mis au monde un tout petit bébé
Elle l’avait nourri, elle l’avait porté
Et veillait à présent à son agilité.
Pensant que pour cela, il valait mieux qu’il marche
Elle refusait tout net qu’il s’agrippe à son cou.
Forces cris résonnaient dans la vaste forêt
Car plus elle s’obstinait et plus il s’accrochait.
A quelque pas de là, une maman Koala
Riait de son petit qui retournait encore
Dans le creux de sa poche pour y trouver asile
Même s’il courait partout le plus clair de son temps.
Alertée par les cris, elle se risqua prudente
Observa le manège, encore plus intriguée
« Depuis quand une mère saurait mieux que l’enfant
le moment opportun de se détacher d’elle !
A vouloir qu’il grandisse, elle empêche qu’il le fasse
Et le nourrit de cris plutôt que de mots doux
Plus précieux que le lait est l’amour de sa mère.
Et c’est cette saveur qui rend l’enfant agile »
Elle tourna les talons et rejoignit son arbre
Laissant interloquée, la mère Ouistiti
Son petit profitant de cette diversion
Se cala comme au temps où il était petit
Dans le creux de sa mère, la tête sur son cœur
C’est machinalement qu’elle referma ses bras
Penchant un peu la tête pour effleurer la sienne
La saveur de l’amour qu’elle avait oubliée
Fit voler en éclat ses peurs incongrues
« Et si, cette saveur était le fil d’Ariane
qui pouvait me guider vers la mère que je suis ? »
Elle le fit et fit bien, car depuis ce temps-là
Son petit se lança sur les chemins du monde
Morale
Plutôt que de chercher à apprendre à l’enfant
Mieux vaut trouver en lui le Maître qu’il exprime
[…] l’enfant réclame : il attend de sa mère qu’elle soit totalement mère pour pouvoir prendre appui afin de […]
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